Rencontre avec Claude Le Peron

Interview réalisée le 24 août 2003, par Bastien

Cela fait quelque temps que j’essaye de réaliser une interview avec Claude Le Peron. Je profite donc d’un court passage à Nantes pour le rencontrer. Photos et anecdotes … Suivez le guide !

Dimanche 24 août 2003. J’ai rendez vous à 10 h avec Claude à son domicile. Je me rends avec Olivier (mon chauffeur et photographe ;o) dans un petit village à une dizaine de Km au Sud de Nantes. On arrive devant chez lui. On sort de la voiture et on va à sa rencontre. Moment impressionnant ! Je l’ai vu plein de fois sur scène et là je peux l’approcher et lui parler tranquillement. Il nous montre les petits travaux qu’il réalise à sa maison puis on passe à la terrasse de derrière. Au passage il se fait un plaisir de nous montrer ses poupoules ! On prend place à la table, un petit café et c’est parti…

Comment as-tu rencontré Jean-Jacques Goldman ?

J’étais avec Souchon et on faisait Champs Elysées, et à l’époque c’était en live, et Jean-Jacques venait faire la promo de J’irai au bout de mes rêves, et il était avec Pinpin (ancien Saxophoniste). Les émissions télé, il faut arriver le matin et c’est le soir à 20h30. On a donc le temps de discuter. Jean-Jacques m’avait déjà vu avec Souchon car il allait voir tous ses concerts. Il adorait Souchon. Et il me dit « T’es où ? Sur Paris ? – Non, non sur Nantes - Ah oui il y a un groupe là-bas. J’aime bien ce qu’il fait ». Et je lui dis « Oui je vois ce que c’est… C’est Cristal le groupe ?? C’est moi le bassiste… » Le temps est passé. Jean-Jacques Goldman a commencé à faire la tournée avec la première équipe, puis au bout de quelques jours, il s’est aperçu que ça ne collait pas. Il s’est séparé de l’équipe et a gardé Michaël Jones et Pinpin. Il a demandé à Michaël de monter une équipe. Et Michaël il lui manquait un clavier. Il était sur Caen et y avait pas de bons claviers. Mais on lui a dit que sur Nantes il y en avait. Il appelle donc un magasin de musique sur Nantes. On lui donne le numéro du clavier du groupe Cristal. Le gars m’appelle et me dit : « J’ai été contacté par le guitariste de Goldman. Il monte une équipe ». Passent quelques jours et Michaël rappelle le gars en lui demandant si il ne connaîtrait pas un bassiste. Et le gars il pense à moi mais j’étais en tournée avec Souchon à l’époque. Alors il se dit que ce n’était pas possible. Il m’appelle pour me demander si je connais un bassiste chanteur… Je lui dit « attends, y’a moi ! ». J’appelle donc Michaël et je lui dis « Jean-Jacques me connaît un petit peu, on a déjà discuté ensemble ». Michaël appelle ensuite Jean-Jacques et lui dit : « Y’a un mec qui vient de m’appeler. Voila c’est Claude Le Peron. C’est le bassiste de Souchon ». Et Jean-Jacques répond « ouais ouais » sans hésiter et puis tout est parti comme ça ! C’est vraiment de la chance…

N’en as-tu pas marre d’être associé à Jean-Jacques Goldman ?

NON ! Pas du tout… Au contraire. Y en a qui disent qu’on est dans l’ombre. Moi je ne trouve pas. On est plutôt dans sa lumière. C’est lui qui nous éclabousse un petit peu. Mais bon, niveau professionnel c’est autre chose. Moi je joue avec mon groupe (leDave Mackey Tree-O) et quand on fait des festivals, c’est peut être par jalousie !?, et bien j’ai droit à : « ah oui c’est le bassiste à Goldman. Il fait de la variété. Il ne sait pas faire de rock. »

Quelle est ta motivation pour continuer à jouer avec Jean-Jacques Goldman ?

On sait qu’à chaque fois, il va y avoir un truc extraordinaire. On a vraiment envie d’y aller ! Si on fait pas on sait qu’on va passer à côté d’un truc énorme ! On n’a même pas à l’idée de ne pas faire une tournée Goldman. Parallèlement, il faut aussi que je travaille. Je suis intermittent du spectacle ! Et c’est de plus en plus dur d’avoir du boulot, alors si on a le bonheur de pouvoir travailler sur des coups comme ça ! Mais attention, ce n’est pas pour l’argent. En fait avec Jean-Jacques, il nous appelle « T’es libre ? On répète à partir de tel jour ». Puis on commence les répétitions mais on sait même pas combien on va être payé. On n’en parle jamais. On le voit quand on touche le premier bulletin. Ce n’est vraiment pas un sujet qu’on aborde. On en parle pas du tout parce qu’on sait qu’on va jouer dans de bonnes conditions et on sait qu’on sera bien payé.

Est-ce que ça te plairait de jouer dans un stade comme le fait Johnny ?

Non. Cependant Jean-Jacques a le record des concerts indoor. Un des plus gros c’était à Strasbourg à la Salle Rhénus en 1986 ou 87. C’est une immense salle tout en longueur. Il y a Renaud qui passe ne concert et la scène est juste dans un bout de la salle. Il se balade pendant les balances et il voit une scène se monter 50 m derrière. Il demande à un technicien : « qui c’est qui va jouer là ? – Goldman – Ah bon la scène sera là ? – Non la scène sera là-bas » et il lui montre l’autre bout de la salle. En fait c’était une deuxième sono qu’ils avaient rajoutée au milieu de la salle. Il y avait aussi deux écrans géants et on était suivis par 5 caméras dont une caméra sur perche. Mais bon, Jean-Jacques dit que si c’est pour regarder un concert sur un écran, autant le regarder à la télé ! Mais jouer dans une petite salle est tout aussi impressionnant. J’ai eu plus peur pour la Tournée des campagnes que pour la tournée Rouge. Au fait, sais tu que c’est Goldman qui a fait le plus souvent le stade de France ? - Je reste sceptique car je sais que Jean-Jacques ne s’y est jamais produit - Il y est passé 3 fois avec Johnny Hallyday et 2 fois avec Céline Dion, c’est lui qui le dit !

Quelle est la tournée où tu as pris le plus de plaisir ?

Evidemment, c’est toujours la dernière, car s’est vrai que chaque fois, ça monte, ça monte, ça monte, puis quand ça s’arrête, on se dit « Il peut pas faire mieux ». J’ai aussi de très bons souvenirs sur la tournée Traces car on a fait l’Afrique. Et aussi la tournée 91 car là on a fait le Vietnam, la Corée, Djakarta et Bali. C’est de très grands souvenirs.

Quel est ton meilleur et ton pire souvenir de la tournée 2002 ?

On va commencer par le pire : c’est quand on m’a attaché avec un harnais sur la scène qui se lève. Et le meilleur c’est quand j’ai trouvé qu’en fait on risquait rien ! On peut dire que dès le premier concert on était presque tous à l’aise. - Presque tous !? - D’autres moins … (rires) Jacky et les Christophe étaient au plus haut. Je suis monté à leur place pour voir. C’est beaucoup plus impressionnant ! Enfin, quand même, les meilleurs souvenirs c’était tous les jours ! En mauvais souvenir aussi il y a quand on nous a annoncé la fin de la tournée le 10 décembre, et qu’il n’y aurait aucun passage dans les îles !

Tu n’en as pas marre de jouer des instruments dont tu ignorais le nom la veille ? Par exemple, l’instrument bizarre dans la tournée Rouge

En fait c’était un gaffophone, comme l’instrument de Gaston Lagaffe. Mais pour des questions de transport, il a été simplifié et est devenu l’instrument bizarre sur scène.

Ensuite l’accordéon, sur la tournée En Passant …

C’était un instrument très simple car je ne joue pas vraiment de l’accordéon. Sur le côté il y avait une sorte de petit synthétiseur avec les rythmes déjà programmés. Je n’avais qu’à appuyer sur une touche pour sortir un son. D’ailleurs, je ne faisais le mouvement de l’accordéon que pour la frime… Ca ne servait à rien. Aussi, je me rappelle d’une fois où il faisait très chaud et sur les touches il y avait des petites gommettes pour m’indiquer les rythmes. Avec la chaleur, l’une d’elles est restée collée à mon doigt et j’ai du tâtonner pour retrouver la bonne.

Et enfin la vielle sur la dernière tournée…

Il n’y avait que quelques accords à apprendre pour une chanson. D’ailleurs Jean-Jacques m’a donné la vielle à la fin de la tournée.

Est-ce qu’il y a des chansons qui t’ont posé des problèmes durant la tournée ?

En 98, il y avait Pas Toi, et aussi Le Coureur qui était peu facile mais très attendue. Je Voudrais Vous Revoir pour la Tournée 2002, car la ligne de basse était sur une base zouk. Je me rappelle aussi de Frères pour la tournée Rouge.

Quel pourrait être LE défaut de Jean-Jacques ?

Il ne fait pas assez de tournées.

Et au fait, prêt pour la prochaine tournée ?

Toujours !!! Mais je pense qu’il n’a même pas le prochain album en tête.

Quels sont les avantages et inconvénients d’une tournée avec Jean-Jacques ?

On peut bosser dans des super conditions, mais j’en reviens à quelques questions plus tôt : il ne fait pas assez de tournées.

Et avec Michaël Jones ?

C’est bien de pouvoir retrouver l’équipe et de rester soudé.

Comment réagis-tu lorsque tu as un problème technique ?

En général je reste calme car je sais qu’avec Michaël ou Jean-Jacques, il y a toujours un backliner derrière nous pour résoudre rapidement le problème. Mais avec Michaël, il peut souvent arriver que le problème vienne de nous car nos instruments sont branchés avec des fils alors qu’avec Jean-Jacques on a l’habitude de jouer avec du sans fil.

Au fait, la scène qui se lève ? Tes impressions…

C’était génial ! Sauf le premier jour des essais.

D’où vient l’idée de chanter La Digue du Cul ?

Au début, chaque musicien devait choisir une chanson pour les présentations. J’avais choisi Peur de Rien Blues, mais Christophe avait déjà choisi le morceau. Alors, je voulais Elle a fait un bébé toute seule. Mais Jean-Jacques m’a dit : « J’ai peut-être un truc pour toi. Tu essayes si ça fonctionne et on verra… ». Et c’était donc La Digue du Cul. Par contre j’ai refusé de chanter les refrains suivants. Les premières fois où j’ai chanté le morceau, j’avais honte, puis petit à petit je me suis pris au jeu. Cependant, après les concerts, il y avait quand même des fans qui venaient me voir et qui me disaient : « mais qu’est-ce qu’il vous a pris de chanter ce morceau ?! » (rires).

Est-ce qu’on t’as déjà posé des questions qui t’ont mis mal à l’aise ?

Toutes les questions me mettent mal à l’aise… D’ailleurs même quand on nous filmait pour le DVD, ça me mettait aussi mal à l’aise. Mais avec le temps, je m’y suis habitué.

Es-tu souvent reconnu dans la rue ?

Très souvent et j’aime bien ! Parfois même dans les magasins j’entends discrètement La Digue Du Cul …

-Quel est le support le plus insolite sur lequel tu as signé un autographe ?

Sur une hanche ou juste au dessus d’un sein ! Un jour, à un concert de Johnny il y a un gars qui m’a sorti un papier, ou j’avais signé il y a quelques années, afin que je re-signe à nouveau ! Il n’y avait que ma signature sur le papier. Ca m’a fait très plaisir

Quelles sont les musiques que tu écoutes ?

J’écoute assez peu la musique car je n’ai pas trop le temps. J’aime bien écouter des vieux trucs comme les Beatles, John Mayall, ou Hendrix.

As-tu envie de collaborer avec Michael ou Jean-Jacques pour la création d’un album ?

Avec Jean-Jacques c’est très dur car il aime bien tout ce qui est synthé ! Dans Chansons Pour Les Pieds il n’y a quasiment que du travail à l’ordinateur. Avec Michael c’est aussi très difficile car il est guitariste, et c’est lui qui écrit la ligne de basse … C’est donc assez simple pour lui de la jouer.

Et de composer ?

Je ne compose pas car je ne sais pas trop lire la musique ! Dans mon groupe, c’est Dave, le guitariste, qui compose tout.

As-tu travaillé avec d’autres artistes ?

Avec Alain Souchon pendant 7 ans. Et avec Laurent Voulzy sur Le Cœur Grenadine et sur Bopper en larmes, au passage, Laurent n’a pas marqué les musiciens dans les crédits de l’album :-/

Pourquoi avoir choisi la basse ? Pour jouer entre copains ? Pour draguer les jeunes filles ? Pour en faire ton métier ?

Les 2 dernières …

Tu as un contact sympa avec les gens (la preuve par cette rencontre). Est-ce important d’entretenir un bon rapport avec les spectateurs ? Et as-tu déjà ressenti un feeling ?

Oui c’est très important ! Cela montre que tu ne triches pas sur scène. Pour le feeling, ça m’arrive très très souvent. J’aime bien me brancher avec un groupe de personnes, tu vois, des mecs un peu rock … J’aime bien me brancher avec ces gens la. Et puis ça donne l’impression d’être un peu plus avec eux dans le concert, et de jouer pour eux. Parfois cela peu être ambigu. Tu regardes une fille et elle s’imagine que … enfin tu vois !

Lors de notre rencontre à un concert de Michael, tu m’avais dis que le DVD de la Tournée 2002 était prévu pour le 10 septembre, en même temps que le single Envole-moi. Tu confirmes ?

Pour le single oui. D’ailleurs il est déjà sur les ondes. Quand au DVD, je me suis renseigné, et il est repoussé pour fin Octobre, début Novembre.

Est-ce que le DVD sera intégral ?

Vu que l’album l’est, je pense qu’il le sera aussi. Mais je n'ai aucune info sur le contenu…

On a vu le groupe sur quelques émissions comme Tubes d’un jour ou Top of the Pops. D’autres émissions prévues ?

Non. D’ailleurs pour Envole-moi, le passage TV a déjà été enregistré il y a déjà plusieurs mois.

Et le play-back, pas trop frustrant ?

Ce n’est pas entièrement en play-back. Il n’y avait que du play-back orchestre. Nous on chantait par-dessus.

Est-ce intéressant d’assurer la promo de l’album live ?

C’est sympa … en plus ça permets de retrouver toute l’équipe.

Pourquoi à Tubes d’un jour, Christophe Deschamps a joué avec Pascal Obispo, mais pas avec vous ? Trahison ?

Non … simplement qu’il est occupé avec la préparation de la tournée Fan de Pascal Obispo. Le jour où on enregistrait, il n’était pas disponible car il répétait.

Enfin, as-tu une idée du 3ème extrait de l’album Un Tour Ensemble ?

Aucune idée … Je ne sais même pas si il y en aura un 3ème !

Voila donc l’interview que j’ai réalisée avec Claude Le Peron ! Elle a durée environ 1 h 30 et j’ai gardé le meilleur !!

Merci à Claude pour le temps qu’il m’a accordé et sa gentillesse, Olivier pour les photos et le transport, Virginie pour avoir tapé le plus gros.